États holotropiques et témoignages - Rudolf Steiner - Christologie

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États holotropiques et témoignages

« Les personnes qui expérimentent les états holotropiques et intègrent leurs expériences de manière effective, ne développent pas une vision du monde délirante et personnalisée assimilable à une déformation incohérente de la « réalité objective ». Ils découvrent divers aspects de la vision globale d'un univers créé et pénétré par une intelligence cosmique supérieure. De plus, ce cosmos vivant correspond à leur propre psyché et à leur propre conscience. Ces révélations manifestent une similarité remarquable avec certaines visions de la réalité apparues de façon répétée dans l'histoire du monde et ce, tout à fait indépendamment du lieu ».

Stanislav Grof - Professeur de psychiatrie in Le jeu cosmique

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« Fort de toute ta science, peux-tu dire comment et d’où vient cette lumière qui entre dans l’âme ? »

Thoreau in Le petit livre de sagesse Zen

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« Dans notre conscience, à chacun de nous, c’est l’Évolution qui s’aperçoit elle-même en se réfléchissant ».

Pierre Teilhard de Chardin - L’illumination in Le phénomène humain

Alors que, une nuit, j’étais plongé dans la méditation, je pénétrai soudain dans un état extraordinaire. J’étais comme mort, comme coupé de toutes choses.

Il n’y avait plus ni avant ni après. L’objet (de la contemplation) et mon moi avaient disparu. La seule chose que je sentais, c’est que l’intérieur de mon être était parfaitement unifié et était rempli de tout ce qui était en haut, et en bas, et alentour.

Une lumière sans limites rayonnait en moi. Après un certain temps, je revins à moi, et ce fut comme si j’étais ressuscité des morts. Ma vue, mon ouïe, mes paroles, mes mouvements et mes pensées étaient entièrement différents de ce qu’ils avaient été jusqu’alors. Lorsque j’essayai, en tâtonnant, de penser aux vérités du monde et de saisir le sens de l’incompréhensible, je compris tout. Tout m’apparut réel et clair.

Sans le vouloir, je me mis à lever les mains dans une immense joie, et à danser. Et soudain je m’écriai : un million de soutras ne sont qu’une bougie devant le soleil. Merveilleux, réellement merveilleux.

P. Lassalle

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Étant physicien, je savais que le sable, les roches, l'eau et l'air autour de moi étaient composés de molécules vibrantes et d'atomes, consistant en particules qui en créent et en détruisent d’autre part interaction. Je savais aussi que l'atmosphère de la terre était continuellement bombardée par des pluies de rayons cosmiques, particules de haute énergie subissant de multiples collisions lorsqu'elles pénètrent dans l'air.

Tout cela m'était familier de par ma recherche en physique des hautes énergies, mais jusque-là je l'avais seulement expérimenté à travers des graphes, des diagrammes et des théories mathématiques. Tandis que je me tenais sur la plage, mes expériences théoriques passées devinrent vivantes. Je vis des cascades d'énergie descendre de l'espace au sein desquelles les particules étaient créées et détruites selon des pulsations rythmiques. Je vis les atomes des éléments et ceux de mon corps participer à cette danse cosmique d’énergie. J'en sentais les rythmes et j'en entendais les sons.

Fritjof Capra - Physicien - Le Tao de la physique


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Il règne dans mon âme une étonnante sérénité, semblable à la douce matinée de printemps dont je jouis avec délices. Je suis seul, et je goûte le charme de vivre dans une contrée qui fut créée pour des âmes comme la mienne.

Je suis si heureux, mon ami, si abîmé dans le sentiment de ma tranquille existence, que mon talent en souffre. Je ne pourrais pas dessiner un trait, et cependant je ne fus jamais plus grand peintre.

Quand les vapeurs de la vallée s'élèvent devant moi, que le soleil lance d'aplomb ses feux sur l'impénétrable voûte de mon obscure forêt, et que seulement quelques rayons épars se glissent au fond du sanctuaire ; que, couché sur la terre dans les hautes herbes, près d'un ruisseau, je découvre dans l'épaisseur du gazon mille petites plantes inconnues ; que mon cœur sent de plus près l'existence de ce petit monde qui fourmille parmi les herbes, de cette multitude innombrable de vermisseaux et de moucherons de toutes les formes ; que je sens la présence du Tout-Puissant qui nous a créés à son image, et le souffle du Tout-Aimant qui nous porte et nous soutient flottants sur une mer d'éternelles délices ; mon ami, quand le monde infini commence ainsi à poindre devant mes yeux, et que je réfléchis le ciel dans mon cœur comme l'image d'une bien-aimée, alors je soupire et m'écrie en moi-même :

« Ah ! Si tu pouvais exprimer ce que tu éprouves ! Si tu pouvais exhaler et fixer sur le papier cette vie qui coule en toi avec tant d'abondance et de chaleur, en sorte que le papier devienne le miroir de ton âme, comme ton âme est le miroir d'un Dieu infini !... » Mon ami… Mais je sens que je succombe sous la puissance et la majesté de ces apparitions.

Goethe - Les souffrances du jeune Werther



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