Le Moi chez Jung et le Moi chez Steiner - Rudolf Steiner - Christologie

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Le Moi chez Jung et le Moi chez Steiner

1 - Nous sommes ce couple de jumeaux, dont l’un est mortel et l'autre immortel, qui sont toujours en­semble et qui pourtant ne peuvent être totalement réunis. Les processus de métamorphose cherchent à nous rapprocher de cette relation intérieure ; mais la conscience éprouve des résistances parce que l’autre en nous paraît étranger et effrayant et, comme nous ne pouvons pas nous habituer à Vidée de ne pas être l’unique maître dans notre propre maison, nous pré­férerions n’être jamais que notre « moi » et rien par ailleurs. Nous sommes confrontés avec cet ami ou ennemi intérieur et, il dépend de nous qu’il soit pour nous, un ami ou un ennemi. Carl Gustav Jung.

2 - Les deux "moi"

L'homme sait que ce qui reçoit sa vie des éléments de la nature doit naître et périr ; non seulement ce qu'il appelle son corps naît et périt, mais aussi son "moi périssable". Or ceux qui connaissent le chemin du monde spirituel savent que l'homme n'y accède pas au moyen des sens, mais par la voie de l'éveil, de la renaissance ou de l'initiation. Qu'est-ce qui renaît donc ?

Quand l'homme tourne ses regards vers le dedans de son âme, il constate que l'être intérieur qu'il trouve en lui-même, c'est celui dont il dit : " Je, Moi "; jamais le mot " moi " ne peut résonner à notre oreille pour nous concerner, car le moi ne peut être exprimé que du dedans. Pour tout autre nous sommes " toi ". L'homme reconnaît déjà par cela même comment ce "moi" se distingue de tout ce qui se trouve en lui et autour de lui. Il faut ajouter à cela ce que les occultistes ont de tout temps affirmé : que de ce moi naît un Moi supérieur, comme l'enfant naît de sa mère.

L'homme entre d'abord dans la vie par la porte de l'enfance. Il regarde maladroitement les choses de son entourage ; puis il apprend à les connaître graduellement, développa peu à peu l'intellect et la volonté et nous le voyons grandir en force et en énergie. Mais de tout temps, il y a aussi eu des hommes qui ont dépassé ce développement ordinaire. Ils ont accédé, pour ainsi dire, à un second Moi, capable de dire « toi » au premier, comme celui-ci dit " toi " à son corps physique et au monde extérieur. Ce second Moi regarde d'en haut le premier moi.

Il plane ainsi devant l'âme humaine un idéal qui peut se réaliser pour ceux qui suivent les directives des occultistes. " Le moi que je connaissais jusqu'ici, se disent-ils, participe à tout le monde extérieur ; il est périssable comme ce monde : mais en moi sommeille un deuxième Moi dont je peux arriver à prendre conscience ". Ce Moi est uni à l'impérissable comme le premier moi fait partie des choses périssables et temporelles. Par la renaissance, ce Moi supérieur pourra contempler les mondes spirituels, tout comme le moi inférieur peut regarder le monde sensible par les sens, les yeux, les oreilles, etc.

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Conseil de lecture :
1 - Jung cité in ABC de psychologie jungienne de Carole Sédillot
2 - Maurice nouvel - Dictionnaire de christologie


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