3 - Formation de l'ancien Soleil
La seconde incarnation de notre planète correspond à l'étape de l’ancien Soleil, également appelée étape solaire. Ce stade se caractérise par le fait que l'astre est suffisamment avancé pour émettre de la lumière dès ses débuts. À ce stade, il n'est plus composé uniquement de chaleur purement spirituelle comme sur l’ancien Saturne ; la substance calorique s'est condensée en gaz et en air.
À ce stade, il n'y a ni liquide ni solide, mais une masse d'air et de gaz qui peut briller. Vue par des yeux comme les nôtres, cette phase se présente déjà comme une planète lumineuse dans l'espace. À ce stade, le germe primitif du corps physique humain est incorporé à un corps éthérique, alors que sur Saturne, l'homme primitif ne possédait qu'un corps physique. Sa forme est donc très différente de celle d'aujourd'hui et ressemble davantage à celle d'une plante. Il possède une nature physique, mais son apparence est tout autre que celle des plantes actuelles.
Sur Saturne, seuls des germes d'êtres humains étaient agglomérés, semblables aux petits grains d'une mûre ou d’une framboise. Cependant, certains de ces germes sont restés bloqués à l'étape saturnienne, ne progressant pas comme ils auraient dû le faire. Par conséquent, ils n'ont pas pu acquérir de corps éthérique lors de l'étape solaire et se sont retrouvés dotés uniquement d'un corps physique. Ces êtres sont les premiers germes de notre règne animal. Ainsi, sur l'ancien Soleil, se trouvent à la fois les précurseurs des êtres humains, dotés d'un corps physique et d'un corps éthérique, et les précurseurs des animaux qui ne possèdent qu'un corps physique.
4 - Formation de l'ancienne lune
Notre Terre, où résident aujourd'hui les êtres humains, a une origine extrêmement ancienne ; elle représente en quelque sorte la réincarnation d'un autre monde planétaire que l'on nomme communément "ancienne Lune" ou encore "Cosmos de sagesse". Pour nous, notre Terre actuelle est un "Cosmos de l'Amour".
Ce Cosmos de sagesse ou ancienne Lune était lui-même la réincarnation d'un monde encore plus ancien, celui de l'ancien Soleil. Il est important de noter que ces désignations ne font pas référence à nos astres actuels, mais à des sphères qui étaient elles-mêmes des incarnations de l'ancien Saturne. Ainsi, notre système planétaire a traversé quatre étapes successives que nous appelons Saturne, Soleil, Lune et Terre.
Ce qui a préparé l'ancienne Lune à devenir le foyer de l'humanité terrestre, c'est sa division en deux corps célestes distincts : l'un devint le précurseur de notre Soleil actuel, tandis que l'autre devint l'ancêtre de notre Terre. À cette époque, Terre et Lune formaient un seul et même globe.
L'ancienne Lune avait une apparence singulière. Bien qu'elle ait déjà orbiter autour de son soleil, elle ne comportait aucun élément solide tel que des rochers ou de la terre. Contrairement à la Terre actuelle, dont la masse principale est solide et fertile, celle de l'ancienne Lune était semblable à une bouillie, d'une texture comparable à de la laitue cuite ou des épinards. Certaines parties ressemblaient à du bois ou à de l'écorce d'arbre.
À cette époque, même lorsque le sol était solide, il avait la consistance du bois. Cette masse lunaire était animée d'une vie végétale dynamique, générant continuellement des formes en développement. Ce sol représentait le règne le plus primitif, précurseur de notre règne minéral actuel.
De cette masse principale, stimulée par une impulsion vitale constante, est apparu un nouveau règne, à la fois animal et végétal, venant s'ajouter au règne végétal-minéral. Des animaux-plantes ont émergé du sol, dotés d'une certaine sensibilité : ils gémissaient lorsque touchés. Ils étaient à mi-chemin entre les plantes et les animaux, s'enracinant généralement dans le sol tout en étant capables de ressentir. Les ancêtres de l'homme sur l'ancienne Lune étaient des êtres mi-animaux, mi-humains, intermédiaires entre nos singes actuels et l'être humain.
À un moment donné, pendant la seconde moitié de l'évolution lunaire, les êtres solaires et ceux qui étaient restés sur la Lune ont atteint le niveau de développement prévu pour cette période. Ils ont alors pu se réunir, faisant ainsi fusionner le Soleil et la Lune en un seul corps, poursuivant leur évolution commune pendant un certain temps. Cette phase de l'évolution est ensuite tombée dans l'obscurité et a traversé un état de pure spiritualité appelé Pralaya. Ainsi a commencé l'aube de notre cycle terrestre.
5 - Ancienne Lémurie et don du "Moi" par les Elohim puis ancienne Atlantide
Les premiers hommes sont apparus relativement tard après le départ du Soleil et de la Lune, au début de la phase terrestre. Alors que le départ du Soleil avait pour intention de ralentir le développement humain, celui de la Lune visait à prévenir l'assèchement, le durcissement et la momification.
Ainsi, la Terre est demeurée seule, séparée de la masse, et l'évolution de l'humanité a continué sous l'influence des deux corps célestes, incarnant leurs entités spirituelles : les six Esprits solaires et l'Esprit de la Lune, qui s'était détaché pour le bien de l'humanité. Ces deux forces ont instauré un équilibre, contribuant à établir un rythme de développement approprié, grâce à l'interaction harmonieuse entre les influences solaires et lunaires.
La Terre, libérée du Soleil et de la Lune, ressemblait approximativement à l'ancienne Lune, mais elle était encore moins solide. Si des yeux semblables aux nôtres l'avaient observée, aucune forme humaine n'aurait pu être discernée. Cependant, d'autres êtres l'occupaient, précipitant leur incarnation alors que leur développement était encore incomplet.
Ainsi, peu de temps après la séparation de la Lune et de la Terre, certaines formes d'animaux inférieurs étaient déjà visibles et matérialisées. L'être humain n'avait pas encore fait son apparition, tout comme les mammifères supérieurs. L'homme demeurait alors un être spirituel évoluant dans l'entourage de la Terre. Ainsi, les premiers hommes ont émergé relativement tardivement.
Après l'époque lémurienne, l'époque atlantéenne a pris place : la majorité de l'humanité résidait alors sur un vaste continent, nommé l'Atlantide, qui aujourd'hui constitue le fond de l'océan Atlantique, ayant été submergé par un grand déluge, dont le souvenir a été préservé dans la plupart des cultures à travers le monde.
Au début de l'Atlantide, il n'y avait pas encore de forme terrestre pour l'homme, car la terre n'était pas encore prête à lui fournir un corps matériel. Au sein du globe liquide primitif, le corps physique de l'homme pouvait être comparé à celui d'une méduse. Son corps astral et son Moi n'étaient pas encore distincts des entités divines, ce qui rendait l'homme clairvoyant en dehors de son corps pendant la nuit, bien que cette clairvoyance fût inconsciente. Pendant la journée, lorsqu'il émergeait dans son corps physique, la nuit spirituelle commençait pour lui. C'est seulement progressivement qu'il a appris à distinguer son environnement corporel et que sa conscience diurne est devenue plus nette.
Ce n'est que vers le milieu de l'époque atlantéenne que la terre a commencé à se solidifier, permettant ainsi au corps physique de l'homme de se densifier simultanément, lui conférant une capacité d'observation plus précise du monde extérieur.
Au cours du dernier tiers de l'Atlantide, la forme humaine a commencé à ressembler de plus en plus à ce qu'elle est aujourd'hui.
6 - La Terre et l'incarnation du Christ
Nous sommes encore aux premiers stades de ce que sera l'évolution christique. Elle se manifestera lorsque toute la Terre nous apparaîtra comme étant le corps du Christ. Car le Christ s'est incorporé à la Terre, y a créé un nouveau centre de lumière, et rayonne de là dans l'univers ; il est pour l'éternité mêlé à l'aura terrestre. Si nous contemplons aujourd'hui la Terre sans l'esprit du Christ, nous ne voyons que ce qui périt, ce qui pourrit, ce qui devient cadavre.
Si la Terre nous semble être une fragmentation de petites particules, et si nous ne comprenons pas le Christ, ce que nous percevons, c'est le cadavre en décomposition de la Terre. Partout où nous ne voyons que des substances, nous sommes dans l'illusion ; étudier l'univers terrestre sans voir la vérité revient à contempler le cadavre.
Si vous étudiez ce cadavre, il est naturel de conclure : la Terre n'est composée que d'atomes, que ce soit des atomes de matière ou des centres de forces, peu importe. Voir les atomes qui composent notre Terre, c'est voir le cadavre terrestre, ce qui se désintègre continuellement, ce qui disparaîtra lorsque la Terre n'existera plus.
En réalité, la Terre se dissout. Nous ne saisissons la vérité que lorsque nous discernons en chaque atome une parcelle de l'esprit du Christ. Alors, de quoi est composée la Terre depuis que cet Esprit l'a imprégnée ? Jusqu'au dernier atome, elle est constituée de vie ! Chaque atome n'a de valeur et ne peut être compris que si nous y voyons l'enveloppe d'une vie spirituelle, la vie du Christ.
Jupiter est le nom donné dans la terminologie occulte à la prochaine incarnation planétaire de la Terre.
Si nous imaginons que les pierres, les plantes, les animaux, ainsi que les corps humains, suivent réellement l'évolution que leur assignent les sciences naturelles, alors, à la fin de l'évolution terrestre, tout ce qui a servi de fondement à notre vie morale semblera absolument évanoui.
Cependant, pour la pensée christifiée, il en est tout autrement. En effet, il existe dans l'entité même du Christ une force qui s'empare de nos idéaux moraux et qui édifie avec eux un nouvel univers. Comme il est dit : "Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas." Cette force transmettra l'élément moral développé sur la terre à la future planète Jupiter.
Pour illustrer cela, imaginez la terre physique comme une plante et l'ordre moral comme un germe qui s'y forme. La force du Christ agit alors comme l'impulsion qui fait éclore de ce germe une terre nouvelle, Jupiter. Ainsi, selon les enseignements de la science spirituelle, nous reconstruisons l'enseignement même des Évangiles.
Le Mystère du Golgotha, dans cette perspective, prend un sens cosmique. Tout comme une plante donne naissance à un germe, le Mystère du Golgotha est le germe enfanté dans la terre, d'où sortira le futur Jupiter, où les hommes se réincarneront pour poursuivre leur évolution.
Après avoir passé par un état intermédiaire qui se présente comme un séjour dans un monde supérieur, la Terre passera à l'état de Jupiter. Dans cet état, ce qu'on appelle aujourd'hui le règne minéral n'existera plus ; les forces de ce règne seront transformées en forces végétales. Le règne végétal, lui aussi transformé par rapport à celui de la Terre actuelle, sera le plus bas des règnes jupitériens.
Au-dessus, il y aura le règne animal également transformé, puis un règne humain qui se présentera comme composé des descendants de la mauvaise humanité apparue sur la Terre. Enfin, les descendants de la bonne communauté humaine formeront sur un niveau plus élevé un nouveau règne humain. La tâche de ce dernier consistera en grande partie à améliorer les âmes déchues tombées dans la mauvaise communauté, afin qu'elles puissent encore avoir accès au règne humain proprement dit.
Dans la terminologie occulte, on attribue le nom "Vénus" à la phase d'incarnation planétaire qui succédera à celle de Jupiter. Sur Vénus, ce qu'on appelle aujourd'hui le règne minéral n'existera plus ; les forces de ce règne seront transformées en forces végétales. Le règne végétal disparaîtra à son tour, et le règne animal, transformé lui aussi, sera le plus bas ; au-dessus s'étageront trois règnes humains à différents niveaux de perfection.
Le but de l'évolution terrestre est de former Manas en l'homme. Sur Jupiter, l'homme travaillera sur son corps éthérique pour former Boudhi. Sur Vénus, l'homme travaillera sur son corps physique en vue de former Atma. C'est la partie de lui-même la plus difficile à conquérir.
Pendant cette période vénusienne, la Terre restera unie au Soleil, tandis que pendant la période jupitérienne, le Soleil se séparera à un certain moment de Jupiter, qui en subira alors l'influence de l'extérieur. Puis, il y aura une nouvelle union des deux astres, et la transformation aboutira peu à peu à l'état de Vénus. De Vénus se détachera ensuite un astre qui comprendra tous les êtres hostiles à l'évolution ; cette sorte de "lune irrécupérable" passera par une évolution dont aucune expression ne peut rendre le caractère, car elle est trop différente de tout ce que l'homme peut connaître sur la Terre.
Quant à l'humanité évoluée, elle participera, dans un état de pure spiritualité, à l'évolution de "Vulcain", dont la description dépasse l'entendement lié au cerveau.
Après l'état de Vénus, Vulcain représente le dernier des sept degrés d'évolution de notre système cosmique, et il est le plus élevé de tous. Les sept degrés d'évolution de notre système cosmique sont : Saturne, Soleil, Lune, Terre, Jupiter, Vénus, Vulcain.
Sur Vulcain, tous les êtres qui sont issus des tout premiers germes existant sur l'ancien Saturne seront totalement spiritualisés. Ils seront tous, sans exception, non seulement de niveau solaire, mais auront également dépassé le Soleil lui-même. Vulcain est plus qu'un soleil, et il atteindra la maturité lui permettant de s'offrir en sacrifice, de se dissoudre.
Dans un tel système cosmique, une nouvelle étape d'évolution implique qu'un soleil, né à partir d'un certain point, soit d'abord faible et doive expulser ses planètes afin de pouvoir progresser lui-même. Il se fortifie, récupère ses planètes et devient Vulcain.
Ensuite, tout se dissout de nouveau. Le globe de Vulcain deviendra creux et quelque chose d'analogue à la ronde des Trônes, Chérubins et Séraphins se formera. Ainsi, le Soleil se dissoudra dans l'univers, se sacrifiera, se dispersera lui-même et constituera cette ronde de Séraphins, Chérubins et Trônes, préparant ainsi une nouvelle création dans l'univers.
Dans l'éon de Jupiter, le destin des êtres humains qui se seront consciemment adonnés à la magie noire sur Terre, formant ainsi l'armée de Sorat, sera tout autre. Comme décrit dans l'Apocalypse, ils seront représentés sous la forme de la Bête avec sept têtes et dix cornes, car c'est ainsi qu'ils apparaîtront dans la connaissance imaginative. Cependant, ils ne resteront pas liés sous cette forme démoniaque à Jupiter. Au lieu de cela, ils seront bannis sur un "satellite", qui orbitera autour de Jupiter comme une sorte de mauvaise lune (connue sous le nom de Huitième Sphère).
Ce nouveau Jupiter sera accompagné d'un satellite abritant ceux qui ont été exclus de la vie spirituelle, ayant passé par la seconde mort et donc incapables d'accéder à la conscience jupitérienne. Rudolf Steiner explique que seuls les magiciens noirs seront mis à l'écart sur cette sorte de lune lorsque notre planète disparaîtra un jour.
Pour comprendre cette "anti-évolution", il est nécessaire d'examiner de plus près la nature de ce qui est appelé en occultisme la "Huitième Sphère" ou la sphère du mal. Cette sphère existe en dehors de l'évolution régulière en sept étapes, de l'ancien Saturne au futur Vulcain, comme un domaine où est repoussé tout ce qui reste inutilisable pour l'évolution suivante à chaque étape.
Rudolf Steiner illustre cela en prenant l'exemple de la Lune se séparant de la Terre, expliquant que ce qui a été détaché et rejeté forme la sphère astrale de la Lune, connue sous le nom de Huitième Sphère.
Source : Sergej O. Prokofieff - Et la Terre devient Soleil.
11 - A propos du "reflet"
Quel était donc le caractère spécifique de cette masse saturnienne ? Il est difficile de la décrire, les termes de nos langues ayant à ce point subi l’empreinte du matérialisme qu’ils ne s’adaptent plus guère qu’à décrire le plan physique. Mais il y a un mot qui peut définir cette subtile élaboration qui eut lieu sur Saturne, le mot : refléter.
La masse saturnienne avait la propriété de refléter tout ce qui l’affectait du dehors, lumière et sons, odeurs, sensations gustatives, tout était réfléchi, de sorte que ces sensations étaient perçues dans l’espace ambiant comme si elles étaient reflétées dans le miroir de Saturne. On ne peut comparer cette réflexion qu’au reflet de nous-mêmes que nous surprenons parfois dans l’œil d’un interlocuteur.
Ainsi, sur Saturne, les âmes humaines se percevaient elles-mêmes, mais elles ne se voyaient pas seulement en tant qu’images colorées, elles avaient aussi d’elles-mêmes des sensations gustatives et olfactives, des sensations de chaud et de froid.
Tout Saturne était comme un grand miroir. Les hommes vivant dans l’atmosphère saturnienne y plongeaient leur entité et, avec les images réfléchies qui en naissaient, elles façonnaient les germes des organes sensoriels ; car ces images étaient douées d’un pouvoir créateur.
Imaginons quelqu’un qui se contemple dans un miroir, mais supposons en même temps que l’image qu’il y voit ne soit pas une image morte, comme c’est le cas aujourd’hui, mais une image douée d’une vie propre qui commence à se mouvoir, à agir spontanément ; c’était là la façon de vivre des habitants de l’ancien Saturne et l’activité créatrice à laquelle ils se livraient.
Tout cela se déroulait en bas, sur le globe même de Saturne, et les âmes qui entouraient ce globe plongeaient dans cet état de profonde transe que nous avons décrit. Source : Rudolf Seiner - Théosophie du Rose-Croix.
12 - C’est pourquoi, tout à coup, le langage de la Genèse se met à changer. Auparavant, tout était exprimé ainsi : « Les Elohim créèrent... » « Les Elohim dirent... », etc. On a l’impression qu’il s’agit là d’une chose nettement déterminée à l’avance. Maintenant, une langue nouvelle décrit le couronnement du devoir terrestre : « Faisons l’homme. » Telle est la traduction courante. Ces paroles semblent être le résultat d’une délibération des sept, ainsi que cela se passe lorsqu’on veut achever une œuvre commune. Dans le couronnement de l’œuvre créatrice, nous voyons donc le résultat de la collaboration des Elohim, et finalement la forme éthérique humaine apparaît, expression des forces et des facultés que les Elohim ont acquises au cours des anciennes époques de Saturne, du Soleil et de la Lune. Source : Rudolf Steiner - La création selon la Bible.
